L'idée centrale d'un plan directeur est évident. Il'agit véritablement d'un plan présentant un avenir, un aménagement à venir. Le présent est ainsi sommé de se plier à cette volonté extraordinaire de l'urbaniste. C'est dans la meilleure tradition une projection abstraite de l'esprit sur la surface du monde. Le plan consiste essentiellemnt en une division de la surface en zones attribuées à telle ou telle activité. Le plan englobe donc dès le premier trait de crayon l'éventail limité des activités possibles et donc intégrées. Il en exclut évidemment aussi.
Le statut de cette réalité à venir, ou de la réalité de ce qui est une fois le plan accepté est évidemment difficle à saisir, et laisse l'habitant encore réél dans un non-territoire sans avenir propre possible. le citoyen se voit ainsi dépossédé par ceux-mêmes qui veulent lui aménager un lieu à vivre. Le conflit est difficile à régler avec les concepts de contrat social, de liberté individuelle, de droits et de devoirs du citoyen.
Mais avant encore, nous devions nous confronter à la réalité. Ce que nous devions lire comme préceptes dans le nouveau plan directeur pour Genève (env. 1995) en paragraphes dégoulinant de bonne volonté, nous ne pouvions même pas l'apercevoir sur le "terrain". Ce dont nous devions témoigner est un plan bien plus puissnt et "secret" encore: Les zones se redéfinisseent par les axes produits-consommateurs, circulation et stockage de l'un comme de l'autre, où la confrontation et les téléscopages des status sociaux servent de ressorts énergétiques relançant l'individu dans la circulation du/des marchés.