Quelques thèses pour un entretien autour de larchitecture.
état du 27.5.02
Lun des plus impressionnant tour de force, dautant plus quil est resté totalement à labri de la critique et du spectacle, est la fondation du capitalisme sur la spéculation de la valeur de petits bouts de Terre. La liquéfaction de la valeur déchange de morceaux de sol est un saut plus important que linvention de la roue.
indiens dAmérique, black mountains, transformation du territoire américain. the grid (jefferson), de plus en plus serrée. épisode custer. la ville de tokyo, où le eaux et terre se confondaient, remplis et autement liquéfiés (venise) . baie sur les ordures (cf flon lausanne)
La cathédrale gothique reste le paradigme de la sublimation du sol. La spéculation sur les «maisons de Dieu» est alors à son sommet : Le lien entre la Terre et le paradis spirituel devait trouver là son expression la plus forte et la plus présente. Ces fleurs de pierre ont littéralement transformé, explosé la valeur du sol quelles couvrent : la vastitude dont elles sont porteuses dépasse de loin lespace physique quelles occupent.
nostalgie spirituelle... rapport dangereux, intuition mal formulée. abstraction vernaculaire. sans plan dauteur. Heidegger, la maison de Rilke, lidée de foyer en chacun
Larchitecture nest politique que la mesure où elle engage des capitaux fonciers et liquides et leur donne une forme dans le périmètre de lespace public. À ce moment, elle est le seuil, la gardienne et le dispositif de reconnaissance entre deux espaces. Le nombre dor et ses proportions ne sont pas une expression du beau, mais une approximation pragmatique du sublime.
larchitecture instrumentalisée au moment où elle se suppose libre. Larchitecture est la manifestation dune forme politique et non le contraire. Cest le présupposé que les modernes ont « oublié » ? St-louis project 1956-1972 : léchec de ce projet donne le tremplin pour le coup de départ de larchi post-moderne, détachée de troute contraint sociale et politique (jenks). ordures dans le corridor, régie toute-puissante. La coopérative, ses limites, mais aussi ses possibilités pas suffisament soutenues (absentes delhistoire darchi). Pas encore sorti du précèdent romain.
alors a propos du sublime, le complexe se-nourrir-et-beau-manger, spoerri.
Lurbanisme na pas, ou rarement, eu les moyens dorganiser lespace public en faveur dune construction vers lémancipation du citoyen. Les pierres fondatrices de lurbanisme moderne, du plan de New York en 1812 au boulevards Haussmann à Paris, ont été des facteurs de liquéfaction du capital foncier et mercantile.
date hausmann. londres, nyc, (recherche norman) . pierre fondatrices : nostalgie du dur. Quand même : les pays-bas, territoire white cube (différent de la suisse où chaque parcelle à une valeur différente), culture relativement homogène (rotterdam porte les réalisation avant-gardistes de chaque époque).
Larchitecture moderniste est une belle aventure qui ne saurait être blâmée. Ce nest pas ce mouvement qui a oublié le domaine public. Il a plutôt tenter de rendre agréable une condition dhabitant anéantie, en tentant de construire une expérience de cette liquéfaction. Son erreur a été de croire que cela suffirait et que son accomplissement est évident. Linconfort de la vie dans des boîtes est une frustration de plus qui peut être exploitée.
Change de ton ! des histoires : lhistoire reste la même depuis le XIXe, des écoles, des chefs de file. (en art le débat didées sest anéanti en faveur du marché)
Les parkings sont parmi les espaces urbains les plus risqués. Cest-à-dire que leur utilisation nest pas encore totalement soumise et aucune infrastructure urbaine ne peut sen passer. Linjonction même de disponibilité permanente (largument du manque de place de parc doit être absolument évité, si le trafic, le flux veut être maintenu) est un risque de fluctuation pour la valeur du territoire, parce quîl peut être massivement débordé.
Linvestissement des parkings les jours fériés pour le bricolage, lapprentissage, ou tout autre pratique en rapport avec la voiture sont des possibilités à bannir et à réorganiser absolument.
Comme un impensé, une tache blanche du développement urbain. Energie : 700kg pour 70kg, au centre-ville une place=40'000 chf. La démographie ? (6 ou 7 milliards, double depuis 1950 ?) . Une fluctuation bienvenue, nomadisation, séparation du travail, des vies. précarité autant pour les pauvres que pour les cadres. Pas de temps de réfléxion
La qualité des îles grecques tient dans le fait que linvestissement soit trop grand pour le déplacement dune grue et du béton.
Quest-ce quune belle ville ? Une ville où la progression de la valeur déchange sest soudainement inscrite sur les toutes les façades dune étendue, donnant lieu à domaine public commun entre les façades. Une ville historique est une ville qui porte les cicatrices de la spéculation sur son front avec un détachement anachronique.
Les villes de lAsie ne sauront jamais être belles parce quelles nont jamais présentées des façades mais une succession de plans à explorer par leurs profils. Cest une hiérarchie complexe des plans plutôt que loccupation massive du champ de vision.
Larchitecture nest pas nécessaire. Cest encore un décor pour détourner et combler notre jugement esthétique. Cette stratégie est archaïque est va être remplacée progressivement par un ravalement de plus en plus rapide du paysage coutumier.
Larchitecture peut devenir une contrainte, un facteur de ralentissement pour la progression de la valeur déchange dun territoire.
La fonction de représentation de larchitecture, alors glorieuse, se défait lentement. Les tâches de représentation vont être déplacées vers des supports plus léger (pas moins complexes, évidement), et larchitecture va sombrer face à lexigence dingénierie flexible généralisée dans la conception de la construction.
La réaction épidermique, lallergie sont les témoins pathologiques les plus explicites de la distance entre lindividu et son environnement. On pourrait imaginer une vague de réaction allergénique se propageant sur lensemble des zones urbanisées du globe, si violente quelle détruit la sensibilité de lépiderme et de lodorat de lindividu. Cela nabaisserait quune résistance de plus à notre liquéfaction et réduirait de façon massive le stress dû à la promiscuité.
La société sédentaire est une illusion. Jamais la nature du sol na couru aussi vite sous nos pieds. Quelques pas suffisent pour passer dun monde à un autre. Nous nhabitons plus que nos domiciles (pour ceux qui en ont), espace restreint et négligeable en comparaison avec la quantité despace où nous passons nos vies. Cet espace-là, personne ne lhabite, encore que certains lieux peuvent accueillir un instant une habitation, comme une clairière dans une forêt peut inviter le voyageur à se reposer. Sinon cest une étendue indifférente où linjonction au transit est la plus forte.
Lattachement au sol devient un réflexe dhumanisme, un geste presque conscient de résistance (qui appelle alors à toutes sortes de constructions de son histoire personnelle), absolument contre-productif pour la progression du capital.
Lattachement du paysan à sa terre ne doit pas être fantasmé : Sil y est attaché, cest parce quil sait ce quelle vaut et ce quil peut en tirer. Le temps quil a investi pour la transformer et laugmenter est plus signifiant pour lui. Sil pouvait changer de terre, ou la modifier, il le ferait.