Ce pourrait être, en quelques mots, en quelques phrases, l'esquisse d'une question relative à une phrase qu'un jour,
un soir, tu as prononcées quand tu étais avec moi.
L'art n'a pas de fonction(s). Il ne fonctionne pas. Il ne s'inscrit dans un réseau de fonctions. Il ne fait pas pour autant office (officieux ou officiel) de lieu de dysfonction. Perturbant un ordre établi. Typiquement : l'idée de l'alerte à la bombe comme intervention de l'art dans la praxis politique. ça ne tient pas. ça n'a aucune tenue. L'idée même de détournement est insuffisante. Détournement des images, réinscription dans un cadre dit artistique d'images qui, originairement, avaient une autre fonction. On peut, bien sûr, on pourra toujours utiliser tel événement filmé, se le réapproprier, le faire respirer ailleurs, autrement. Là n'est pas la question. Il ne s'agit pas de dire, par exemple, que telle image est de l'art (parce qu'elle serait crétative ou que sais-je) et que telle autre ne l'est pas. Il s'agirat plutôt de savoir comment penser une opération artistique autrement, différemment qu'à partir de son inscription dans un ordre socio-politique, historique, etc...
Tu dis que l'art est émancipation. terme éminemment politique. L'émancipation du prolétariat comme finalité de la lutte des classes. mais l'art, ajoutes-tu, est émanciptation d'un champ de perception(s). La question serait dès lors : en quoi cette émancipation est politique tout en étant "esthétique"...
Un appel à méditation...
From astorpia@hotmail.com, march 2002
B/W image: cover of Animadversor essay
color image: photomontage for the presentation 17th may at CCC program studies, about the transfromation of the site.